Le
désert de sel d'Uyuni |
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(le 11 Oct 2010) | |
Samedi 2 Oct. : nous prenons le bus pour la frontière bolivienne. Epique ! Le trajet dure 2 heures mais il n’y a pas de transferts inter-frontières. Nous descendons donc du bus à La Quiaca, dernière ville argentine. Aucun problème à signaler côté argentin et bolivien pour passer la frontière, il faut seulement s’armer de patience ! La photocopie obligatoire du passeport et le bakchich sont bien des légendes urbaines. Une fois en Bolivie, le décor change, les rues sont moins goudronnées, la population plus nonchalante et la vie nettement moins chère, bienvenue en Bolivie ! Arrivée à la gare, impossible de payer les billets par CB. Sylvain part à la recherche du seul distributeur de la ville. 3 heures plus tard, nous prenons pour la première fois le train, direction Tupiza. Le train ressemble aux trains français d’il y a 20 ans, siège confortable et TV en plus (nous avons droit à l’intégrale de « José Louis Perales », le Didier « Barbolivien »). 5 heures plus tard, nous voici donc à Tupiza où nous choisissons un hôtel pas trop cher et qui a l’air parfait. Mauvais choix : on nous a vendu douche chaude, lit confortable, internet et petit-déjeuner, nous avons droit à un futon, la douche froide, pas d’accès internet et pas de petit-déjeuner, après avoir marchandé nous en avons finalement un. Nous décidons le soir même de partir pour un trip en jeep de 4 jours dans les déserts de sel d’Uyuni. Morgane réussit à marchander un tour à 1800 bols (190€) au lieu des 2200 bols (225€) initialement proposés. Faute d’avoir assez de liquide sur nous, nous payerons dans la prochaine ville. Lundi 4 Oct. : c’est parti pour 4 jours en 4x4 à travers montagnes, déserts, lagons et volcans. Nous partons dès 9h du matin, après avoir monté nos bagages sur la jeep, accompagnés de Mahrdy et Vanessa (couple de Londres), de Eylon (voyageur de Tel Aviv). José sera notre guide et chauffeur, Innocencia notre cuisinière. J1 : nous passons la majeure partie de la journée dans la jeep, avec des montagnes puis des déserts parsemés de villages fantômes comme décors. Arrivée à Uyuni (plus un village qu’une vraie ville), nous sommes censés retirer de l’argent pour payer notre tour mais l’unique guichet automatique ne possède aucun billet ! Et bien sûr, le dimanche, les banques sont fermées. Nous sommes obligés de revenir demain matin pour payer notre trek. Nous nous arrêtons dans un « hostal de sal ». C’est une petite auberge en sel : murs, lits, tables… Tout est fait en sel ! C’est la vie à la dure : pas de douche, pas de lavabo, toilettes turques et 5 degrés la nuit. Soirée jeux de carte, où Sylvain se fait interprète franco-anglais, avant d’aller se coucher (nous apprenons à jouer au « shit head »). J2 : après avoir pu retirer de l’argent à la banque et payer notre chauffeur, nous repartons en jeep pour le désert de sel. Après 30 minutes de jeep, l’effet est impressionnant : nous sommes au milieu de nul part, entourés d’une mer de sel à perte de vue. Les photos parlent toujours mieux que les mots. Nous nous arrêtons dans un autre hôtel en sel, moins rustique avec douche chaude et vraies toilettes, vite rejoins par des dizaines de touristes. J3 : réveil à 5h du matin pour apprécier le levé du soleil sur le désert de sel. 6h45 : nous repartons du désert direction les lagunes colorées 7h00 : la jeep s’embourbe dans le sol boueux au milieu de nulle part. Après quelques tentatives, impossible de repartir 7h30 : José, notre conducteur, et les garçons partent chercher de l’aide au village le plus proche (1 heure de marche dans le désert) tandis qu’Innocencia, notre cuisinière, et les filles restent à la jeep pour essayer de dégager les roues 9h00 : les garçons ont trouvé de l’aide : un fermier nous prête main forte. Mais pas fou le fermier : il ne veut pas aller jusqu’à la jeep avec son camion de peur de se retrouver embourbé à son tour. Il faut donc porter pelles, brouettes, planches et morceaux de bois jusqu’à la jeep à travers le désert. 11h00 : après deux heures d’efforts, la jeep repart enfin… 11h04 : …pour se ré-embourber à seulement 100 mètres de la route. 11h05 : c’est reparti pour un désembourbage de jeep. La première fois, c’était limite marrant et ça fait des choses à raconter. La seconde fois, avec le vent qui nous gèle les mains et le soleil qui nous brûle la face, c’est de suite moins marrant. 13h30 : nous arrivons enfin à nous extraire de la boue pour reprendre la route. Le raccourci de José nous aura coûté une demi-journée d’effort. Nous essayons tout de même de profiter du reste de la journée. Nous croisons sur la route des immigrés clandestins qui essayent de traverser la frontière Chili-Bolivie dans des voitures illégales (sans plaques, reconnaissable entre toutes). Nous arrivons à notre hôtel à la nuit tombée, épuisés, avec un petit mal de tête dû à l’altitude (4500 mètres) pour Sylvain. Nous goûtons les feuilles de coca qu’Innocencia nous donne pour le mal de l’altitude : à mâcher directement ou à boire en infusion. J4 : encore une nuit trop courte, mais nous devons rattraper le temps perdu la veille. On a quand même bien dormi avec nos 6 couvertures (- 10°C la nuit). Nous visitons des geysers naturels et nous arrêtons aux thermes : une piscine naturelle d’eau thermale à 35 degrés. On apprécie le bain en pleine air, surtout que nous n’avons pas pu nous doucher depuis 2 jours. Nous allons ensuite jusqu’à la frontière Chilienne pour déposer le couple d’anglais et l’israélien. Nous repartons pour Uyuni, notre destination finale. En chemin, notre conducteur récupère deux touristes (autant profiter des places vides dans le 4x4 pour arrondir les fins de mois). Un dernier stop au cimetière des locomotives (une zone aux abords d’Uyuni où les anciennes locomotives à charbon s’entassent sans fin) avant de finir notre tour de 4 jours. Nous trouvons vite un hôtel : demain, c’est repos, marché et lessive ! |
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Sucre,
patrimoine de l'humanité à l'UNESCO |
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(le 18 Oct 2010) | |
Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Fondée en 1539, la ville ne prend son nom actuel – en hommage au libérateur national Antonio José de Sucre – qu'en 1839, après s'être appelée Chuquisaca, Charcas et La Plata. En arrivant à Sucre, on a tout de suite envie d'y vivre. Les maisons blanches des ruelles carrées et les édifices religieux sont magnifiques. On s'y sens en sécurité et malgré ses 250 000 habitants, on a l'impression de se balader dans une petite ville.
- cours d’espagnol standard ou intensif - participation à des projets de volontariat - aide pour trouver un hébergement chez l’habitant ou à l’hôtel - activités sportives, créatives… Après avoir fait le tour des écoles de langues, nous avons décidé de rester un bout de temps à Sucre. Il nous manquait toujours une association avec laquelle travailler. Seulement voilà, le cercle des associations est restreint, et tous les volontaires de Bolivie se sont donnés RDV à Sucre. Nous avons eu droit à la même réponse dans les associations et orphelinats visités : « nous avons déjà trop de volontaires, mais vous pouvez voir avec d’autres organismes qui proposent des volontariats de 6 mois à 1 an ». Nous regretterons donc de ne pas s'être plus attardé à Sucre. |
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Cochabamba
: 1ère association |
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(le 29 Oct 2010) | |
Jeudi 14 Oct.: Nous prenons le bus de nuit pour rejoindre Cochabamba, sur une route non goudronnée avec virages mortels. Nous arrivons au terminal de bus à 5 heures du matin. Un couple de volontaires Suisses que nous avons contacté sur Internet (Jérémy et Sandrine) nous accueille à bras ouvert, avec leur bébé Raphael de 3 mois. Le lendemain, nous les accompagnons dans un village limitrophe où ils travaillent : ils sont volontaires dans un centre pour enfants handicapés tenus par des bonnes sœurs mexicaines. Nous participons à une marche pour la journée de la personne handicapée, autour de la place centrale du village pour sensibiliser les gens, puis nous raccompagnons les enfants jusqu’au centre où une fête est organisée. Les enfants s’amusent comme des fous, qu’importe leur handicap. L’après-midi, nous partons à la recherche du CAICC, le centre d’aide aux enfants que nous avons contacté avant notre départ. Arrivés au centre, les enfants nous sautent dessus. Nous découvrons rapidement l’association. Samedi 16 Oct. : Enfin un peu de repos. Nous restons chez les suisses toute la journée. Le soir, nous rencontrons Lizzie, l’ambassadrice des Couchsurfeurs à Cochabamba, qui organise une soirée Couchsurfing. Le fait d’écouter et de parler espagnol nous fatigue énormément. Nous quittons le couple Suisse pour rester quelques jours dans une famille bolivienne, chez Gabriela (rencontrée sur Couchsurfing), qui nous a invite chez elle et sa mère. Ils sont adorables et nous adoptent rapidement! Nous prenons quelques jours pour chercher une école de langue (nous avons vraiment besoin de cours d’espagnol), et nous nous rendons à l’association le reste du temps. Au centre CAICC, les locaux sont tout nouveaux et plus petits que les anciens, il y a donc tout à faire et rien n’est vraiment organisé : les enfants aident la cuisinière à préparer les repas, les quelques salles disponibles ne sont pas aménagées… Il faut faire avec les directives de la coordinatrice et avec les autres volontaires. Dimanche 24 Oct. : Aujourd’hui nous fêtons l’anniversaire de Sylvain, d’abord avec la famille de Gabriela : repas toute la journée, et bien sûr interdit de ne pas manger : gâteau, pain, repas, sucreries, re-repas, thé avec pain et fromage, re-re-repas… Le soir venu, nous sortons boire un coup (et re-re-re-re-manger du gateau) avec quelques amis et Couchsurfeurs. Après une semaine et demie passée à Cochabamba, nous avons l’impression d’y être depuis un mois. C’est assez étrange de se poser au même endroit après avoir vagabondé pendant un mois. Nous commençons à prendre le rythme, entre cours d’espagnol, CAICC et changement de logement. Nous passons quelques jours alternativement chez Gabriela et sa famille bolivienne et chez Jérémy et Sandrine, les suisses ; avant de s’installer chez l’oncle de Grabriela. Au centre, nous jouons beaucoup avec les enfants (de 1 an à 17 ans), mais il faut aussi préparer les repas, nettoyer, ranger… Nous jouons au football, au volley, nous chantons et nous vendons du pain : Veronica, la directrice, essaye de récupérer un peu de sous en produisant du pain, ça rapporte un peu mais ce n’est pas notre activité préférée. Gabriela et nos amis suisses, nous ont chacun proposés de loger dans une maison, quelle chance nous avons ! Nous décidons de nous installer un mois dans la maison des suisses pendant leur absence estivale (ils partent 2 mois en Suisse). Nous sommes donc chargés de veiller sur le chat, la maison, le jardin et la piscine...
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2
religions |
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(le 16 Nov 2010) | |
Samedi 30 Oct. : Sylvain part pour le week-end dans un camp avec les enfants du CAICC a Tikipaya. Le centre est très accueillant : Dans les montagnes proches de Cochabamba, avec ruisseau, terrain de volley, de football... Les locaux manquent d'espace et sont rustiques : 2 enfants par lit (sans draps), une cuisine avec des fuites de gaz... Les normes sanitaires sont bien différentes de la France. Par équipes, les enfants font des jeux, des tournois, mais préparent aussi les repas, nettoient les locaux...Tout le monde participe!! Pendant ce temps, Morgane passe le week-end avec Gabriela et ses amies. Elles visitent la laguna Angostura et préparent les mets succulents pour la Toussaint (Todos Santos). Dimanche 7 Nov. : Cette semaine, nous avons pu participer aux deux religions de la Bolivie : le catholicisme, avec Todos Sanstos et le football, avec le match Aurora - San José. Lundi 1 Novembre, nous sommes invités chez Doña Pamela, une amie de la famille de Gabriela. Pour Todos Santos, les Boliviens ont coutume de préparer un petit autel avec les photos des défunts de la famille et leurs plats préférés comme offrande. La famille et les amis se recueillent autour de l’autel pour prier et partager la chicha, une boisson sucrée a base d’alcool de mais (traitre!), le tout accompagne de gâteaux et galettes. Le lendemain, nous nous rendons au cimetière. Contrairement aux coutumes françaises, ici la Toussaint est une vraie fête : le cimetière est plein a craquer, des musiciens jouent dans les allées, les familles se recueillent et partage galettes (en forme d’escalier ou a l’image du défunt) et boissons avec tous les passants. C’est l’occasion pour les plus pauvres de manger un peu. Les Boliviens décorent les tombes le mieux possible car c’est a Todos Santos que les défunts rendent visite aux vivants. Il faut également savoir que dans les cimetières boliviens, les cercueils sont emmurés sur 3 ou 4 étages. La deuxième religion ici, c’est le foot. Nous sommes invités le dimanche au stade par Paula, notre professeur d’espagnol, fervente supportrice des Aurora, l'équipe de Cochabamba, qui affronte San José, l’équipe d’Oruro. Les supporters sont en délire à chaque but. Résultat final : 4-1 pour Aurora : ça change du foot français... Malheureusement il y a des choses qui ne changent pas d’un pays à l’autre : à la sortie du stade, nous sommes pris au milieu d'échauffourées entre les 2 équipes. On s’en sort sans égratignures, ce qui n’est pas le cas de certains supporters. |
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Adios
Cochabamba, Hola La Paz |
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(le 16 Nov 2010) | |
Mardi 9 Nov. : une des coutumes des Cochabambinos est le défilé universitaire (La Entrada Universitaria): des milliers d'étudiants participent au défilé en costume traditionnel pour représenter le folklore bolivien. Les couleurs des costumes se mélangent aux rues de la ville et les danses indiennes accompagnent les orchestres. Samedi 13 Nov. : après un mois passe a Cochabamba, nous sommes un peu devenus des Cochabambinos. Nous prévoyons de quitter la ville pour rejoindre La Paz dans quelques jours. Pour se changer un peu de la ville, de l’association et des cours d’espagnol, nous passons le dernier week-end dans le Chaparé, à Villa Tunari. Le Chaparé est une région tropicale proche de Cochabamba (160 km). En 4 heures de route, nous passons de 20C à 45C. A la sortie du bus la chaleur nous écrase. La flore luxuriante déborde des routes et des fleuves. Nouas avons l’impression d’être dans la jungle amazonienne. Nous visitons le parc Machia, tenu par des volontaires internationaux de l’association “Inti Wara Yassi” : 2 heures de marche dans la jungle (un singe croise notre route et prend la pose pour nous) pour arriver a des cascades malheureusement a sec durant cette saison. Apres avoir perdu 3 litres d’eau chacun, nous profitons du Rio et de la piscine de l’hôtel pour se baigner. Quand vient l’heure de rentrer à Cochabamba, nous rencontrons un petit problème : impossible de monter dans les rares navettes qui rentrent a la ville. Il y a une 30aine de personne qui attendent. Apres deux heures d’attente, nous remontons la route en amont. Nous tombons par chance sur une navette vide que nous prenons d’assaut ! Mercredi 17 Nov. : nous quittons a regret Cochabamba ou nous nous sommes petit a petit habitué à vivre. La famille de Gabriela va nous manquer. Les enfants du centre sont tristes de nous voir partir mais la prochaine association nous attend au Pérou. |
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La
Paz, capitale la plus haute du monde |
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(le 29 Nov 2010) | |
Mercredi 17 Nov. : Après 8 heures de trajet, entre routes de montagne et plateaux andins, nous arrivons à la périphérie d’une grosse ville : trop petite pour être La Paz, mais trop grande pour ne pas apparaitre sur les cartes… Le bus entame un virage qui nous dévoile une vallée immense. Nous sommes bien à La Paz, la capitale de Bolivie. Le plateau constitue « El Alto » le haut, ou la moitié de la ville s’étend à 4000 mètres d’altitude. En bas, l’autre moitié de la ville constitue le centre de la capitale, a seulement 3000 mètres d’altitude. Nous trouvons enfin la maison de notre hôte Couchsurfeur, Miguel, qui vit sur une colline surplombant la ville. La vue est à couper le souffle. Nous rencontrons Camila et Christian, un couple argentine, et également David et Ana, un couple franco-britannique avec lesquels nous visitons la Vallée de la Luna et passons d’agréables moments. Samedi 20 Nov. : Challenge du jour : la route de la mort !! Cette route est très connue en Bolivie pour ses tragiques accidents. C’est un chemin de terre à flanc de montagne qui zigzag pendant 64 km, avec un dénivelé de 3000 mètres, et oú les camions et bus se croisaient dangereusement. La route a été fermée au transite en 2007. On peut maintenant faire la descente en vélo, avec bien sur toutes les précautions nécessaires…
Apres cette aventure « mortelle », nous rentrons à La Paz. Pas de chance : au milieu d’une rue un chien bouscule Morgane et saute sur le mollet de Sylvain sans raison. Résultat : urgence, bandage et vaccin antirabique qui nous retiennent à La Paz plus de jours que prévus. Pour ajouter du piment a l’aventure, Morgane se déboite le genoux : randonnées proscrites pour les prochains jours. Cela nous laisse du temps pour discuter avec Carlos, le copain de Miguel, sur la communauté gay bolivienne, encore discrète mais bien présente.
Prochaine étape : le lac Titicaca. Nous quittons La Paz, laissant derrière nous ses montagnes enneigées, ses cireurs de chaussures dans la rue (malheureusement de 7 à 77 ans), ces milliers de lignes de bus et de taxi ou les copilotes crient le nom des stations desservies à tue-tête, et ses contrôleurs de la circulation déguisées en zèbres.
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